Sénégal-Tunisie : Une coopération qui peut aller encore plus loin

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Alors que la nouvelle politique étrangère sénégalaise met le cap sur l’Afrique et sur la coopération Sud-Sud, c’est au secteur privé tunisien de saisir toutes les opportunités d’affaires offertes par ce pays de la Teranga, à même de contribuer au développement mutuel des deux économies. 

Rencontré en marge de la troisième édition du Tunisia Africa Business Meetings, tenue récemment à Tunis, Modou Mbene Gueye, directeur général de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex) — une agence homologue du Cepex—, est revenu sur les relations économiques et commerciales liant les deux pays.

35 millions de dollars en faveur de la Tunisie

Renforcées par la création dans les années 80 de la banque tuniso-sénégalaise, ces relations datent de plusieurs décennies et témoignent, selon le responsable, de leur solidité et de leur ancrage dans le temps. Selon les chiffres avancés par le directeur général de l’Asepex, les échanges entre les deux pays, bien qu’encore timides, peuvent connaître un nouvel essor si certaines barrières sont levées. En effet, en 2022, les exportations tunisiennes vers le Sénégal ont atteint 45 millions de dollars, contre 11 millions de dollars de recettes d’importations, soit un excédent de 35 millions de dollars en faveur de la Tunisie. Mbene Gueye a appelé, dans ce cadre, les entreprises tunisiennes et sénégalaises à explorer mutuellement les opportunités d’affaires dans les deux pays. «Je rappelle que le Sénégal est devenu un pays pétrolier. Cela veut dire que les opportunités d’affaires sont encore beaucoup plus larges. Et c’est l’occasion pour les entreprises tunisiennes de venir investir à Dakar et de faire des affaires et de prospérer. Et ce, dans l’esprit même de la Zlecaf», a-t-il affirmé.

Il a, en somme, ajouté que les nouvelles autorités sénégalaises, avec à leur tête le président de la République sénégalaise, ont comme ligne de mire, d’abord et avant tout, l’Afrique. «Nous en voulons pour preuve le ministère des Affaires étrangères.

On parle d’abord du ministère de l’Intégration africaine avant de parler des affaires étrangères, car pour les nouvelles autorités, le plus important c’est l’Afrique. Dans ce sens, c’est l’occasion d’appeler encore les entreprises tunisiennes de venir investir au Sénégal, qui est un pays politiquement stable, qui doit se développer et qui est un pays qui offre des opportunités extraordinaires aux entreprises», fait-il savoir.

Il a souligné que le Sénégal est aujourd’hui en phase de construction, il a, donc, besoin d’infrastructures. Une occasion en or pour le secteur tunisien du BTP qui pourrait être tenté par l’investissement dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest. 

La Zlecaf, un instrument pour briser les barrières commerciales 

Par ailleurs, Gueye a expliqué que les freins qui s’érigent en barrières face au développement des échanges entre les deux pays sont en train d’être levés progressivement grâce à des conventions comme la Zlecaf, marché le plus vaste dans le monde avec 1,3 milliard de consommateurs.

Tarifs douaniers, visas, mobilité limitée entre les pays africains…, le directeur général de l’Asepex a énuméré brièvement les barrières aux échanges entre les deux pays africains qui persistent encore et qui brident leur potentiel commercial.  «Alors que dans l’Union européenne, les gens peuvent entrer et sortir comme ils le veulent, entre pays membres, ce n’est pas encore le cas ici en Afrique. Ce sont quelques barrières que nous voulons supprimer à travers la coopération Sud-Sud, notamment à travers la Zlecaf», a-t-il noté. Interrogé par La Presse sur la place que peut occuper la Tunisie dans cette nouvelle politique étrangère sénégalaise, le responsable a répondu que c’est à la Tunisie de décider de la place qu’elle veut bien occuper, rappelant que notre pays figure à la 40e place en termes d’échanges avec le Sénégal. «La Tunisie va y occuper la place qu’elle voudra occuper. Cela dépendra des entreprises tunisiennes, si elles veulent bien venir investir au Sénégal pour qu’elles puissent se développer» , a-t-il conclu. 

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